Le Seigneur tient parole
« Remets ton sort au Seigneur, mets ta confiance en lui : c’est lui qui agira. » (Psaume 37.5)
Cette promesse m’accompagne depuis un soir d’octobre 2006. J’étais parti à Madagascar, envoyé par les Églises réformées de Charente-Maritime pour nouer des relations avec les Églises FJKM (réformées) de la région de Mananjary, au sud-est de la grande île.
Une panne qui bouleverse
Un pick-up me transportait, avec quelques pasteurs locaux, dans les différentes communautés de cette région synodale, pour y faire la connaissance des responsables et autres membres des Églises malgaches et présenter nos paroisses françaises. J’étais émerveillé par la ferveur de ces assemblées, leur nombre, la présence de toutes les générations, l’enthousiasme que chacun montrait pour louer et servir le Seigneur, la générosité de leur accueil. Mais de plus en plus perplexe, tant les différences (dans la vie d’Église, les attentes, les contextes culturels, sociaux, et bien sûr la langue, car beaucoup ne parlaient pas français) me semblaient difficiles à surmonter pour mener à bien ce projet.
Un soir, en route vers un village nommé Sandrohy (prononcer « Sandjouï »), notre pick-up tombe en panne, sur une piste défoncée, en pleine brousse. Comme égaré au milieu de nulle part, je suis pris de découragement, grosse panne au moral ! Une sage question me prend à la gorge : « que fais-tu ici ? ». Et la réponse tombe, écrasante : « Tu perds ton temps, à 10 000 km de ta paroisse rochelaise. Nous sommes trop différents, ça ne marchera jamais ».
Une carte qui relève
Ruminant ces idées sombres, je triture machinalement mes poches en attendant que la voiture reparte, et tombe sur une carte postale que m’avait envoyée une protestante de Royan pour me souhaiter bon voyage, rien de très original. Mais c’est en retournant la carte pour voir l’illustration que j’ai été littéralement relevé, remis debout. C’était le texte de ce verset du Psaume 37. Le Seigneur lui-même parlait à son serviteur découragé. Je me souviens avoir levé les yeux en l’air, pour lui répondre, et lui dire : « Bon, ça va, j’ai compris, je continue ». Le pick-up est reparti…
Ce voyage exploratoire a porté des fruits. Nos Églises, avec le soutien du DEFAP, sont devenues partenaires sur des actions d’entraide, deux camps de jeunes ont été organisés en 2008 (à Mananjary) et en 2009 (en France et au Grand Kiff), d’autres liens ont été durablement noués, même si le jumelage officiel s’est essoufflé depuis. Le Seigneur a tenu parole. Comme toujours.