Au service de quoi, de qui sommes-nous ? (1) (Romains 1. 1-7)
Lorsque nous lisons le début de cette lettre, nous sommes surpris par l'entame de l’Apôtre. Paul se définit par rapport à quelqu'un. Il est le serviteur, envoyé, mis à part toujours par ce quelqu'un, dans le sens d'une embauche précise pour une action particulière. Ce quelqu'un a un nom un peu particulier : Jésus, ce qui veut dire Sauveur et Christ, ce qui veut dire le « choisi » de Dieu. Paul est donc le serviteur d'un Sauveur qui a été choisi par Dieu. Jusque-là, me direz-vous, rien de nouveau sous le soleil.
Et pourtant, il y a une autre affirmation que cette entame de lettre sous-entend. C'est que Paul est avant tout serviteur d'un Vivant. Il n'est pas le fils spirituel d'un héros mort au combat sur une croix, ni le disciple d'un homme génial, il n'est pas le porte-parole d'une idéologie, ni d'une nouvelle religion, ni de sa propre imagination. Non, il est serviteur du « choisi » Sauveur ! Lorsque l’Apôtre utilise ce langage, il ne cherche pas à signifier une quelconque supériorité envers les croyants que nous sommes, ni à manifester une égale autorité avec les autres apôtres comme Pierre, Jean et Jacques. Non, rien de tout cela. Il affirme, il témoigne qu’il est au service quelqu'un qui est Vivant, Agissant. Cette affirmation entraine nécessairement un certain écho en chacun de nous.
Nous-mêmes au service de qui et de quoi sommes-nous ? Au service du monde technicien ? De notre patron ? De l'état ? De nos performances ? De la philosophie et de la spiritualité que nous découvrons ? Ou encore de nos peurs et de nos angoisses ? Ou tout simplement au service de nous-mêmes ? Oui, peut-être aujourd'hui, c'est bien cette optique-là qui nous semble la meilleure : être au service de soi-même. C'est donc une question importante que soulève l’air de rien l’Apôtre Paul. Et toi, de qui et de quoi es-tu le serviteur ?
Notre synode régional qui s’est tenu au Lazaret a réfléchi à une déclaration de foi. Il a élu un nouveau conseil régional, des délégués au synode national, des équipes régionales. Il a adopté le budget régional. Un synode dense, vivant, avec une écoute bienveillante et des traits d’humours bienvenus dans un cadre idéal le Lazaret ! Oui, nous avons cheminé ensemble, il appartient maintenant aux délégués synodaux de cheminer avec leurs conseils presbytéraux et de célébrer avec eux le Vivant que Noël annonce, que Pâques établit et que Pentecôte déploie. Fort de cette célébration et de cette Présence qui nous accompagne, nous témoignerons et agirons dans ce monde comme des vivants !