Un Noël d’autrefois

Avec l’odeur des vraies bougies et la lumière au cœur

16 janvier 2017

C’était un bonheur sans mélange qui se renouvelait chaque 24 décembre.

Le petit arbre de Noël - ce n’était qu’un bout de branche de pin prélevé joyeusement dans la garrigue – se baladait ainsi, dans les rues de Vergèze. La déco bien fixée : des étoiles découpées dans des bouts de carton et recouvertes de papier d’argent récupéré sur les tablettes de chocolat (rares car chères), mais aussi des roses blanches, en papier crépon, confectionnées avec amour par les mains habiles des petites « Cadettes », et aussi de toutes petites bougies, longues et fines, attachée avec un brin de fil de fer.

Les « Cadettes » étaient les plus jeunes de la grande famille des Unions Chrétiennes de Jeunes Filles.

La Cadette est, comme beaucoup de petites filles dans le monde, rieuse et gaie, mais cette petite fille apprend à connaître Jésus, le Seigneur, qui lui donne une vie joyeuse et utile. Elle a une règle d’or et une devise applicable en tout temps, en tout lieu, et plus particulièrement pour Noël car elle doit toujours être prête à rendre service… Quand on a 10 ans, quel service plus magnifique que d’aller visiter les personnes seules, ou malades ou âgées, ou tristes, pour Noël ? C’est donc dans ce but que le petit arbre de Noël parcourt les rues du village, porté à tour de rôle par les plus vaillantes des filles. Elles ont préparé, dès l’Avent, des cantiques, des prières, des récits de Noël, décoré des petites cartes avec un verset biblique et aussi quelques gâteries préparées par les mamans.

Les personnes à visiter étaient signalées par le pasteur ou les monitrices de « l’écolette »

« Toc Toc ! » Et nous entrions, fières, heureuses, conscientes de faire quelque chose de bien (la B. A. bien sûr), d’apporter un moment de grâce chez la vieille dame, le vieux monsieur (on était très vieux dès 50 ans à l’époque) en chantant, en priant, nous connaissions tout par cœur ! Notre présence, notre jeunesse enthousiaste, notre évident plaisir à louer le Seigneur, donnait à ceux que nous visitions des sourires étonnés et une joie visible…parfois, nous recevions plus de petites gâteries que celles offertes, et nous étions bien contentes !

On éteignait les petites bougies, qu’il fallait économiser pour la visite suivante ! Puis distribution générale de bisous…et nous poursuivions notre tournée, de rue en rue…

Oui, nous étions fières ! Et heureuses, certaines que le Seigneur était heureux, lui aussi, et qu’il avait partagé nos cadeaux…car Dieu aime les petits cadeaux, c’est sûr !

Voilà ! De tous mes 80 Noëls heureux vécus à ce jour, ce sont ceux qui me sont restés en mémoire comme les plus beaux, les plus tendres. Et ma joie en est demeurée.

 

 

Éliane CARRIÈRE-BELIN
paroissienne de Codognan

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