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Mise en route (24)

Ces histoires à partager à mon tour...

01 décembre 2017

Le cycle des « mises en route » se termine avec une histoire de Noël, une vraie, de celles qui sèment des graines de vie et de joie chez les enfants, sans même qu’ils s’en rendent compte. En janvier, commencera un cycle sur les lieux qui nous apportent la paix.

 

Noël évoque pour beaucoup des souvenirs d’enfance. Il y a l’excitation des retrouvailles avec les cousins et les cousines, les doux mélanges d’odeurs et de parfums qui viennent contraster avec le froid hivernal, la joie des cadeaux… Et aussi, parfois, les germes d’une vocation, bien des années plus tard.

 

Dans une partie de ma famille, cette fête était l’une des rares occasions de l’année où tous les cousins qui s’étaient éloignés géographiquement pouvaient se retrouver. Le repas témoignait de cette dispersion géographique et des origines diverses des membres de la famille. Les treize desserts provençaux et les marzipans allemands le disputaient souvent aux kugelhofs alsaciens qui occupaient mon grand-père des journées durant avant la fête : chacun devait pouvoir repartir à l’issue du réveillon avec un kugelhof à la mesure du foyer qu’il regagnait. Lorsque j’étais enfant, nous repartions avec un modèle familial. Plus tard, lorsque j’étais étudiant, c’est un modèle individuel qui voyageait dans mes bagages.

 

(c) pixabay

De ce grand-père, je garde aussi le souvenir des contes de Noël qu’il nous racontait après le fromage, dans l’attente de merveilleux desserts si variés… Nous quittions la salle à manger pour nous asseoir à ses pieds, au salon, et lorsque le calme s’imposait, l’histoire débutait… Ce n’est que des années après que j’ai saisi que ce conte offrait l’opportunité aux parents de rassembler les cadeaux cachés aux quatre coins de la maison. Comme ce n’est que des années plus tard que j’ai compris d’où venait l’inspiration de ces historiettes qui parlaient d’« oiseaux qui ne sèment ni ne moissonnent » ou de tel « insensé qui construit sa maison sur le sable »…

 

De fait, les paraboles bibliques s’adressent, comme les aventures d’Astérix, à tous les publics, chacun accédant à des compréhensions nouvelles. Il n’est pas rare que je repense à ces contes transmis par ce grand-père à ses petits-enfants au milieu de la joie de Noël lorsque j’ouvre encore aujourd’hui les pages de ma Bible pour y lire telle ou telle parabole. De la même manière que résonne encore en moi la voix de mes oncles et tantes entonnant de manière tonitruante D’un arbre séculaire ou tout autre cantique de la Nativité qui émaillait ces retrouvailles familiales.

 

De ces contes est née une certaine curiosité à l’égard du texte biblique, de cette incroyable bibliothèque de textes, qui parle aux petits comme aux grands. De ces histoires reçues vient l’envie de les partager à mon tour. La simplicité de ces moments partagés évoque en moi le besoin de pouvoir retrouver la simplicité de l’enfant entendant la beauté de l’Évangile pour soi.

 

Gérald MACHABERT,
journal Réveil

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