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Écologie : des paroles aux actes

Chauffer les corps ou chauffer la pierre ?

02 mai 2025

En 2019, le chauffage représentait 80 % des émissions du secteur résidentiel. Impossible donc pour les Églises de s’engager pleinement dans une démarche écologique sans aborder cette problématique complexe.

Le sujet est complexe car il conjugue des pressions économiques croissantes, des enjeux liés à l’accueil dans les paroisses et à la qualité vécue lors des cultes. Face à cela, le projet SlowHeat, basé en Belgique, propose une approche novatrice du chauffage, invitant à repenser profondément nos pratiques thermiques.

Question de confort

Au XVIIIe siècle, la performance des appareils de chauffage et la température intérieure idéale deviennent des préoccupations majeures. À cette époque, les recommandations médicales préconisaient une température entre 12 et 15 degrés, certains témoignant même d’un inconfort dès 17 degrés. Ce fait montre que notre sensibilité au chaud et au froid n’est pas seulement biologique, mais également historiquement, culturellement et socialement déterminée.

Aujourd’hui, le confort thermique demeure essentiel, mais se heurte à l’urgence de réduire nos émissionsde CO2. C’est là que s’inscrit le projet SlowHeat, qui place l’humain au cœur de la réflexion thermique. Selon cette démarche, il ne s’agit plus de chauffer les espaces ou le mobilier, mais directement les corps.

Schéma du projet de chauffage individuel de SlowHeat
Changer sa logique de chauffage pour plus de confort… et d’économies ! © SlowHeat

 

Question matérielle

Actuellement, les systèmes courants chauffent l’air pour réchauffer indirectement les occupants. À l’opposé, les solutions telles que le chauffage radiant, similaire aux rayons solaires, ou par conduction directe sur le corps ou les vêtements, restent très peu utilisées. Pourtant, des dispositifs comme coussins chauffants, dossiers de sièges ou couvertures chauffantes permettent un confort thermique efficace avec une consommation énergétique bien moindre que celle nécessaire au chauffage de toute une pièce.

De plus, les systèmes de chauffage collectif actuels manquent cruellement d’adaptabilité individuelle. Chacun ayant une perception différente du chaud et du froid, pourquoi ne pas imaginer que nos temples maintiennent une température minimale, tout en permettant des ajustements individuels ? Serait-ce une avancée ou un retour en arrière ?

Si ces solutions alternatives existent déjà pour les logements privés, elles
restent largement expérimentales dans les espaces publics. Dans la continuité du synode 2021 de l’EPUdF sur l’écologie, quelles conversions pouvons-nous envisager pour renouveler notre vision du chauffage ?

Emile Barbu
Rédacteur en chef de Paroles Protestantes Paris

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