Cinquième jour
Dieu dit : « Que toutes sortes d’animaux vivent dans la mer ! Que les oiseaux volent dans le ciel au-dessus de la terre ! » […] Dieu les bénit en disant : « Faites des petits, devenez nombreux. Remplissez l’eau des mers. Et vous, les oiseaux, devenez nombreux sur la terre. »
Il y a un soir, il y a un matin. Voilà le cinquième jour.
(Genèse 1.20-23)
Nous continuons, à travers le texte de la Genèse, notre découverte du thème synodal sur l’écologie. Que faisons-nous de l’œuvre de Dieu ? Alors que s’annoncent différentes extinctions du vivant, nous sommes appelés à retrouver les voies d’une responsabilité partagée.
Il y a débat entre les scientifiques pour qualifier l’ère que nous vivons. D’un point de vue géologique, depuis près de 12 000 ans et la fin de la dernière grande période glaciaire, la Terre traverse l’ère dite de l’holocène. Cette période se qualifie par des températures globalement élevées sur toute la surface de notre planète, ainsi que par une relative régularité de ces températures. C’est cette douceur du climat ainsi que sa stabilité qui ont permis l’émergence de l’homme moderne, par le biais de la mise en œuvre de l’agriculture, via une relative prédictibilité des événements météorologiques sous les différentes latitudes. Mais, depuis le début des années 2000, certains cherchent à faire reconnaître le terme d’anthropocène pour qualifier l’ère géologique qui s’ouvre, faisant de l’homme (anthropos en grec) un déterminant majeur, si ce n’est central, de l’état de la Terre dans son ensemble.
Un impact irréversible
Depuis les débuts de l’ère industrielle dans le monde occidental, l’exploitation des ressources carbonées du sous-sol et le rejet des résidus de combustion ont suffisamment modifié la composition chimique de l’air que nous respirons, de l’atmosphère qui filtre les rayons solaires, de l’eau que nous buvons ou dans laquelle nous nous baignons, pour qu’il ne fasse plus de doute que l’humanité a aujourd’hui un impact irréversible sur son environnement.
Outre le réchauffement climatique (dont les hautes températures et les événements météorologiques violents de l’été écoulé sont sans doute un signe), le printemps 2019 a été riche de mises en garde de la part des scientifiques sur l’état de la faune dans notre pays et dans le monde ; certains n’hésitent pas, même, à parler d’une sixième extinction des espèces animales. En France, une espèce de poissons sur cinq est menacée. Mais, un oiseau sur trois a déjà disparu de nos campagnes depuis une vingtaine d’années. À l’échelle mondiale, c’est une espèce animale sur huit qui va très probablement disparaître.
Une maîtrise immaîtrisable
Ces alertes témoignent toutes de l’arrogance de l’humain qui, au nom de la raison et du progrès, a tenté de faire plus que rendre prédictible l’avenir, en essayant de le maîtriser. Mais sa maîtrise est en réalité devenue immaîtrisable. Certains imaginent déjà des solutions pour faire baisser la température de l’atmosphère. Mais avec quelles conséquences secondaires encore plus désastreuses ? Certains pensent à « ensemencer » les océans de fer et d’oxygène pour les rendre plus fertiles. Mais au prix de combien de nouvelles pollutions ?