édito du Cep de mai 2018

De la peur à la confiance

01 mai 2018

Le 29 mars vers 13 h, je rentrais de Montpellier en direction de Toulouse. Au niveau de Trèbes, une fulgurance m’a traversé l’esprit en songeant aux victimes de l’attentat de Carcassonne et de Trèbes. Au même moment, de l’autre côté de l’autoroute, j’ai croisé un cortège funèbre : trois corbillards remplis de fleurs, encadrés par un escadron de motards.

Le 29 mars vers 13 h, je rentrais de Montpellier en direction de Toulouse. Au niveau de Trèbes, une fulgurance m’a traversé l’esprit en songeant aux victimes de l’attentat de Carcassonne et de Trèbes. Au même moment, de l’autre côté de l’autoroute, j’ai croisé un cortège funèbre : trois corbillards remplis de fleurs, encadrés par un escadron de motards.

Le reste du trajet m’a permis de réfléchir.

Entre mon domicile et le lieu de l’attentat, il y a environ 70 km. Et pour moi, tout semblait si loin. Je ne me sentais pas en danger. Même si ces heures tragiques ne me laissaient pas indifférent, j’avais l’impression parfois de regarder ces événements avec le recul d’un journaliste. Manque d’empathie ou une certaine forme de résilience ? Il m’a fallu croiser ce cortège pour vraiment réaliser toute l’horreur de ce drame. Un peu comme on se pince pour vérifier que l’on ne rêve pas. Mais ici la piqûre est vraiment douloureuse.

Et déjà, au moment où j’écris cet édito, la vie a repris. Nous ne pensons plus aux victimes. Que deviennent les blessés ? Sont-ils, pour certains, toujours dans le coma ?

La vie a repris, tout recommence, les premières fleurs du printemps éclatent sous des soleils incertains, les bourgeons explosent dans les verts tendres du printemps.

La résurrection chaque année renouvelée et fêtée prend ici tout son sens. De la peur à la confiance, la mort est vaincue, la vie prend le dessus. Même si au fond de nous, nous avons peur (et cela est même plutôt sain) nous savons que de la confiance peut jaillir tout un avenir. Sachons suivre le Christ.

« Elles sortirent alors et s’enfuirent loin du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes de crainte. Et elles ne dirent rien à personne, parce qu’elles avaient peur. » (Marc 16.8)

Nicolas Boutié
journal Le Cep

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