Dignité, indignité
Le colloque de l’Association Protestante d’Assistance (APA) s’est tenu le 5 décembre au Cinéma Le Sémaphore à Nîmes.
Cette cinquième édition avait pour thème Dignité / indignité. Après le mot d’accueil du président, Christian Polge, la question a été développée par de nombreux intervenants. En premier, Francine Cabane a fait un rappel historique de la notion de dignité et a montré comment ses critères ont évolué au fil des siècles. Jean-Christophe Muller a ensuite intitulé son intervention théologique « Le refus des assignations pour qu’un chemin de vie soit possible », suivie de « La dignité bafouée » par le philosophe Olivier Abel.
Les exclus
Il faut comprendre les mécanismes identitaires mimétiques qui obstruent les relations humaines, créent des enfermements et retirent la parole aux humiliés qui deviennent invisibles et exclus de la société. Il faut redonner la parole et la dignité à tous afin d’éviter les comportements de moquerie, de radicalité, de violence et d’exclusion. Ensuite pour clore la matinée le témoignage de Guy Poirier, paysagiste à la retraite, qui a connu, à un moment de sa vie, la rue : « L’histoire du clochard de Nice » a ancré la réflexion dans notre réalité, celle de l’APA qui, riche de ses 150 bénévoles, accueille plus de 5000 personnes chaque année, ceux qui n’ont « plus droit à rien » et qui luttent pour garder leur dignité.
Répondre aux besoins
Après le repas place de l’Oratoire et en présence d’élèves du Lycée de Milhaud pour voir le court métrage de Florence Fauquet, Ça passe, ce sont deux étudiantes, en cours d’obtention du diplôme d’État de conseillères en économie sociale et familiale, qui ont pris la parole. Le débat avec le public après la projection n’en a été que plus riche car tous les participants sont conscients des difficultés de plus en plus nombreuses pour répondre aux besoins des plus démunis afin que chaque être humain conserve sa dignité.
Ce colloque, dans le contexte actuel de guerres, de crises écologique, énergétique et économique… s’inscrit dans la mission de l’APA.
Donnons le mot de la fin à Guy Poirier : « Posséder n’est pas le plus important, la vie n’en sera pas meilleure ; il faut s’ouvrir aux autres, de là fleurira le bonheur, de là viendra la richesse. »