Point de vue

Évangile et culture en pays kanak

28 août 2018

« Avant l’Évangile, il y avait la Coutume ! » Cette affirmation résonne à chaque prise de parole dans les rassemblements d’Églises en milieu kanak. Elle ouvre chaque discours et chaque prise de parole comme une excuse, une justification et une légitimation de la place de la culture kanak face aux exigences de l’Évangile.

« Avant l’Évangile, il y avait la Coutume ! » Cette affirmation résonne à chaque prise de parole dans les rassemblements d’Églises en milieu kanak. Elle ouvre chaque discours et chaque prise de parole comme une excuse, une justification et une légitimation de la place de la culture kanak face aux exigences de l’Évangile. La reconnaissance de la coutume kanak n’est-elle d’ailleurs pas au cœur du dispositif des Accords de Matignon ?

Dans le contexte kanak, le geste coutumier, symbolique visible du grand édifice insaisissable qu’est la Coutume, évoque tout ce qui est de l’ordre de la culture. Au fondement de l’identité kanak, la Coutume en détermine les codes, les us, les interdits ; elle définit le rythme des saisons et valide les récoltes ; elle valide les fêtes et scelle les mariages. Elle est le socle sur lequel reposent le respect, l’autorité et le pouvoir au sein de la famille, du clan, de la tribu et au-delà.

Ainsi, comme partout ailleurs sous d’autres cieux, la rencontre de l’Évangile et de la Coutume en Kanaky a aussi été un choc d’une violence indescriptible ; un choc dont les ondes continuent de vibrer et de se propager, laissant percevoir tantôt de la méfiance, tantôt des regrets ou alors de l’enthousiasme et une adhésion totale aux valeurs et au projet de l’Évangile.

Toujours est-il qu’avec l’arrivée de l’Évangile, la société kanak s’est trouvée profondément transformée et ne cesse de s’interroger, allant même jusqu’à quelques compromis avec la Coutume.

(© famille Paul)

 

Hope NENONENE,
pasteur à Besançon

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