Hommage à une communauté
Le temple du Mazet-Saint-Voy faisait salle comble le 21 novembre dernier pour la représentation « Diaconesses, lanceur d’alerte », un spectacle commandé par les diaconesses de Reuilly pour leur 175e anniversaire.
Un public, œcuménique et large, se salue avec discrétion : on ne sait pas très bien à quoi s’attendre, mais avec les sœurs diaconesses, c’est a priori du sérieux ! Sous la chaire, une scène sommaire tout en noir nie tout décor et s’adapte aux situations tout au long du spectacle. Trois acteurs : la sœur Mathilde, prieure, le chef d’établissement venu pour un stage d’intégration et une actrice multirôles qui accompagne ce duo si différent.
Découvertes via le décalage
Dès le début, les situations en décalage amènent le rire et ainsi détendent l’atmosphère et le public. Même ces sœurs austères, auxquelles la tenue ecclésiastique et la réputation française sur les religieuses donnent tant de sérieux et entraînent un respect un peu distancié, peuvent rire et faire rire. Le directeur, lui, accumule les bourdes de celui qui veut appliquer ses codes sans connaître ceux du lieu, comme le silence au repas.
De petites scènes évoquent des situations du travail des diaconesses : formation d’infirmière, présence auprès des malades et des enfants, accueil de l’étranger… Et le directeur, qui attendait pour ce stage d’intégration un saut à l’élastique (il a même prévu un casque pour se protéger), va plonger dans un univers très différent. Ses réactions font rire. Le public n’a pas le temps d’analyser, mais il y a comme une révélation sur la multitude des tâches, des mondes d’intervention pour l’engagement des diaconesses.
Remerciements nourris
Le public s’est détendu, sensible aux portées des saynètes qui se poursuivent, riant avec spontanéité : un public sage que les rires ne gênent pas, suffisamment connaisseur pour apprécier les allusions et sous-entendus. Ici, les diaconesses font partie de notre paysage et de nos communautés locales. L’évocation du passé plaît aussi dans ce temple qui, cet été, a organisé une exposition sur des personnalités protestantes ! Une standing ovation finale a bien manifesté notre plaisir !
Remerciements à la Fondation Diaconesses de Reuilly qui a su montrer ses engagements, les raconter avec précision et discrétion. Merci aux acteurs et à l’auteur qui ont réussi cet exploit de se mettre dans la peau de leurs personnages. Il n’y a pas eu de question sur l’ordre, tout s’est concentré sur la pièce et les rôles, et nous apprenons que les acteurs ont fait un stage d’intégration à Versailles afin de traduire la vie de la communauté : un grand plongeon pour eux aussi !