Cinéma

La bête dans la jungle

27 septembre 2023

Laissez-vous tenter par ce film de Patric Chiha qui est une magnifique adaptation du roman de l’écrivain anglo-saxon Henry James, paru en 1903. Titre bien mystérieux – et bien sûr métaphorique – puisque cette histoire se passe en ville, et plus précisément, pour ce qui concerne le film, dans une boîte de nuit.

Attendre, mais quoi ?

John (Tom Mercier), ce jour-là, n’a pas de monnaie pour le monsieur pipi et May (Anaïs Demoustier) lui glisse discrètement une pièce dans la main. C’est ainsi qu’ils se rencontrent. Elle a l'impression de l’avoir déjà vu, il y a longtemps… et c’est exact.

John a l’intuition qu’un événement important doit arriver et décidera du cours de sa vie. Il pense qu’il a été choisi pour le voir. « Ce n'est pas religieux, ce n’est pas une œuvre à accomplir », dit-il à May, intriguée, qui le questionne ; mais c’est quelque chose qui le dépasse.

Ainsi, durant vingt-cinq ans, John et May vont se retrouver le samedi soir dans ce même dancing sans nom, à attendre cette chose.

À travers celle-ci, nous voyons de 1979 à 2004 la musique évoluer (les amateurs de dancing seront ravis !) et, sans sortir de la boîte, nous percevons aussi le monde extérieur. Et toute une société se devine à travers le monde de la nuit, sur lequel veille l’énigmatique « physionomiste » enveloppée dans son manteau noir à capuchon (Béatrice Dalle).

Film prenant !

 

Un conte philosophique ?

On peut voir ce film comme un conte philosophique. Celui qui veut économiser sa vie la perdra... Faut-il déplorer que le monde ne soit pas parfait ? Un homme reste au bord de la vie, persuadé qu’on ne peut rien partager qui vaille avec les autres. Quelle est cette bête menaçante dans la jungle de la vie ? Le combat aura-t-il enfin lieu ?

Peut-on vivre si on craint toujours de passer à côté de sa vie et de faire le mauvais choix ?

En nous montrant un monde frivole (c’est-à-dire « le monde » au sens johannique du terme, notre monde !), ce film offre maints sujets de méditation.

Roseline Cayla
EPU d’Angers-Cholet

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