La cloche de Pallon
On l’entendait de loin, la cloche du temple des Trois-Marabouts en Algérie, elle tintait joyeusement pour appeler les fidèles.
On l’entendait de loin, la cloche du temple des Trois-Marabouts en Algérie, elle tintait joyeusement pour appeler les fidèles. Une poignée de protestants, venus des vallées haut-alpines pour cultiver cette terre aride d’Algérie, se retrouvait le dimanche à l’appel de la cloche pour assister au culte.
Puis un jour la cloche s’est tue, les Haut-Alpins ont quitté cette terre, contraints de regagner leurs vallées d’origine, laissant là-bas souvenirs, amis, terre si durement conquise mais aussi leur temple et sa cloche. Mais M. Vercueil, un aumônier militaire, l'a emportée avec lui.
Il y a quelques année, Mme Delpy, de Mulhouse, voit dans Réforme l'annonce d'une cloche à vendre, pour 400 €, par une paroisse des Deux-Sèvres. Elle informe M. et Mme Rolland du Poët-Laval, rapatriés eux-aussi d'Algérie, qui informent leurs amis de Freissinières… C'est bien la cloche des Trois-Marabouts ! Les Cars Pellegrin, entreprise familiale protestante de l'Argentière, en financent l'achat et le transport.
Cela fait pile dix ans qu'elle est à Pallon, dans les Hautes-Alpes, auprès de ses anciens paroissiens. En présence du pasteur Gilles Pivot, nous avons fêté ce joyeux anniversaire, au cours d'un culte. Elle a sonné à toute volée. La journée s’est poursuivie par un délicieux méchoui préparé par un ancien paroissien de Trois-Marabouts : René Pellegrin !