Lever les obstacles à l’Évangile
Si je pouvais écrire à l’apôtre Paul, mes questions seraient probablement bien différentes de celles de la communauté de Corinthe !
Les chapitres 5 à 10 de la première épître aux Corinthiens abordent les conséquences de la foi au Christ crucifié et ressuscité sur les identités, les pratiques et les relations sociales. Je peux être malmené entre des versets qui, aujourd’hui, sont en fort décalage avec ma compréhension de la Bonne Nouvelle et d’autres qui me semblent avoir mieux résisté à l’évolution du monde.
Questions d’hier et questions d’aujourd’hui
D’ailleurs, Paul ne place pas tout sur le même plan (dans le chapitre 7, il distingue son opinion, forgée par l’étude, la prière, et l’expérience, de ce qu’il présente comme étant la juste interprétation de la volonté de Dieu). Derrière les considérations pratiques qui cherchent à répondre aux interrogations de certains croyants, quels principes semblent guider la réflexion éthique de l’apôtre, des principes qui peuvent aussi éclairer mes décisions ?
Le Christ, les autres et moi
Au chapitre 6, versets 13 à 20, je peux distinguer une mise en garde contre une tentation gnostique : j’ai un corps terrestre dont je dois prendre soin, car c’est Dieu qui me l’a confié. Un peu plus loin (7.29-35), je suis invité à ne pas faire dépendre ma recherche spirituelle de l’accomplissement d’un certain nombre d’injonctions mondaines.
La séquence globale des six chapitres considère néanmoins comme centrale l’attention à l’autre, qu’il soit croyant ou qu’il ne partage pas ma foi. En quoi mes paroles et mes comportements témoignent-ils de l’amour que j’ai pour mes frères et sœurs et de la reconnaissance que je souhaite adresser à Dieu ? Cette cohérence entre le soin que j’accorde à mes relations terrestres et un juste rapport entretenu avec Dieu est dans le droit fil du Premier Testament et de l’enseignement du Christ.
Finalement, il s’agit surtout de ne pas faire obstacle à la Bonne Nouvelle, ni en moi ni pour mon prochain.