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Figures spirituelles – 11 –

Louis Évely

06 août 2022

Michel Barlow nous présente ce mois-ci un auteur catholique qui a amené trois amis à devenir protestants !

Quel bonheur d’amitié de se retrouver tous les trois, presque chaque dimanche au culte ! Nous ne sommes protestants que depuis quelques années seulement. Et ce qui nous a amenés à changer d’Église, c’est pour une bonne part l’étude approfondie de la pensée de Louis Évely (1910–1985), un grand spirituel catholique dont les livres ont connu, au siècle dernier, des tirages de Prix Goncourt ! Son titre le plus célèbre, C’est toi, cet homme (1959), a été imprimé à 300?000 exemplaires et traduit en vingt-cinq langues ! Et ses prédications, en Belgique – son pays d’origine –, en France et un peu partout dans le monde, attiraient les foules !

(© DR)

 

Un éducateur de la prière

Théologien reconnu, il avait choisi d’être avant tout un éducateur de la prière et proposait une lecture savoureuse et novatrice de l’Évangile, accessible à tous. Il avait souvent des formules-chocs qui vous retournaient… et qui, en l’occurrence, nous ont préparés à devenir protestants.

Ainsi, le Sola gratia (la grâce seule) ne nous a pas posé problème. Dès ses premiers livres, Évely s’appuyait sur cette idée – fondamentalement luthérienne ! – qu’« être religieux, ce n’est pas “faire des choses pour Dieu”, mais s’émerveiller de tout ce que Dieu fait pour nous ! »

Nous n’avons pas eu de peine à accepter le Sola fide (par la foi seule) de la Réforme. Tout au long de notre jeunesse catholique, nous nous étions souvent demandé avec angoisse si vraiment nous « avions » la foi. Mais, Louis Évely nous avait fait découvrir que « ce n’est pas nous qui avons (ou n’avons pas) la foi, c’est la foi qui nous a ! » La foi n’est pas une « œuvre » humaine, mais un don de Dieu.

 

Une méditation vivifiante

La méditation vivifiante que Louis Évely faisait de la Bible nous avait apprivoisés aussi au Sola Scriptura de la Réforme (l’Écriture seule et non « l’Écriture et l’enseignement de la hiérarchie », selon la doctrine catholique).

Quant à l’idée protestante que l’Église, en tant qu’institution, est toujours à réformer (« Ecclesia semper reformanda »), c’était devenu pour nous une évidence à travers nos révoltes de « catholiques contestataires ».

Nous nous étonnons parfois d’avoir mis si longtemps à choisir d’être des protestants heureux. Si « la joie est toujours le signe que la vie a réussi », cela nous donne à penser que nous avons vraiment fait « le bon choix » en devenant protestants : nous nous sentons si heureux au sein de notre nouvelle Église !

En savoir plus

Michel Barlow a rédigé ce texte en plein accord avec ses ami Charles et Philippe. Il est lui-même l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Le bonheur d’être protestant, Michel Barlow, Olivétan, 2013, 144 p., 17 €.

Michel Barlow
Lyon-Terreaux

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