Luther a changé les coutumes de Noël
Aujourd’hui c’est une évidence : on distribue des cadeaux pour les fêtes de fin d’année. En revanche, la distribution des cadeaux n’a pas toujours eu lieu à Noël. Selon l’opinion générale, Martin Luther aurait fortement contribué à ce changement, même si le sapin de Noël n’est pas de ses inventions.
Depuis 813, Noël est un jour férié dans les pays germanophones suite au Synode de Mayence. Longtemps, il a été fêté seulement dans les églises et pas dans les foyers. Au XVIe siècle, il était coutume que les enfants reçoivent des cadeaux le 6 décembre. Dans la plupart des cas, il s’agissait de petites friandises, de pommes ou de noix. Celui qui apportait les cadeaux ce jour-là était Saint Nicolas. Le personnage remonterait au saint évêque Nicolas de Myre. Il aurait été un homme d’Église particulièrement humain et un bienfaiteur des pauvres.
Les cadeaux
Mais Luther voyait le culte de Saint Nicolas comme une chose infantile, voire un mensonge. Il aurait préféré l’interdire, comme l’ont fait plus tard certains de ses disciples. Luther par contre a introduit un autre personnage dans la distribution des cadeaux. Selon un de ses discours de table transmis, il aurait demandé à sa fille Magdalena : « Petite Lena, qu’est-ce que le Christ saint va t’offrir ? » Selon certains chercheurs, le Christ saint ne correspond pas à l’Enfant Jésus nouveau-né, mais à des personnages semblables à des anges, ceux des crèches ou des parades de Noël. Ceux-ci correspondent à la représentation actuelle que l’on fait de l’Enfant Jésus. Avec l’importance grandissante de l’Enfant Jésus, la plupart des cadeaux ont été offerts à Noël et plus à la Saint-Nicolas. Il est intéressant de noter que l’Enfant Jésus est aussi devenu, dans les régions catholiques, celui qui apporte les cadeaux. Dans les régions d’Allemagne du Nord et des parties d’Allemagne de l’Est, cela a en revanche été largement refoulé. Depuis le milieu du XIXe siècle, c’est le Père Noël qui apporte des cadeaux aux enfants.
La musique
Une composante importante des coutumes de Noël est incontestablement le chant. Dans ce domaine, Luther a aussi laissé des traces. À partir de 1523, Luther s’est consacré à la création de nouveaux chants pour les assemblées de paroissiens. Pour cela, il a surtout pourvu de vieux chants avec de nouveaux textes. En 1524, le premier chant de Noël de Luther paraît : « Loué sois-tu, Jésus-Christ », basé sur la séquence en latin, « Grates nunc omnes » de la messe de minuit. Son choral de Noël le plus célèbre est « Du haut du ciel je descends » (« Vom Himmel hoch da komm’ ich her ») de 1535.
Le sapin
En Allemagne, on ne connaît le sapin de Noël, dans sa forme actuelle, probablement que depuis la fin du XVIe siècle. Un officier suédois, blessé près de Lützen et ensuite soigné, aurait remercié en célébrant une fête de Noël. Pour cela, il aurait dressé un arbre décoré avec des luminaires – comme il était de coutume dans son pays d’origine. Certains prétendent que Martin Luther aurait popularisé le sapin de Noël. Il y a des œuvres d’art qui montrent Luther en famille pour Noël. Un conifère orné de bougies y est représenté. Mais les œuvres datent d’une époque postérieure et ne montrent pas une image historique. Pour leur représentation du réveillon de Noël, les artistes auraient été guidés par l’idéal de leur époque.
En savoir plus
Textes extraits du site https://www.luther2017.de/fr/neuigkeiten/martin-luther-und-die-reformation-veraenderten-weihnachtsbraeuche/