Migrants et réfugiés

Maroc, terre d’accueil

31 décembre 2019

Le Défap est engagé à plus d’un titre aux côtés de son Église-sœur du Maroc, et l’un des projets les plus importants, que soutient l’Union des Églises protestantes d’Alsace-Lorraine pour la deuxième année, est justement l’aide d’urgence pour les migrants.

Les «?mineurs non accompagnés?» affluent au point que l’Église évangélique au Maroc (EEAM) a jugé utile d’ouvrir un centre d’accueil qui leur soit dédié. Elle est là pour accueillir, accompagner, assister, soigner. Elle s’adapte aux évolutions de la situation de manière à être toujours là où les migrants sont regroupés.

Aujourd’hui, la politique marocaine est de mettre des dizaines de personnes en attente de passer le détroit de Gibraltar dans des bus et de les envoyer plus au sud, vers Casablanca, Agadir et même Dakhla, à la frontière avec la Mauritanie. Pour l’EEAM, il faut donc être présent avec les programmes d’aide d’urgence, c’est-à-dire des soins, des médicaments, de la nourriture, des couvertures, des vêtements, quand les bus arrivent et déversent leur flot de misère. Le CEI (Comité d’entraide internationale) lui prête son concours, achète notamment des bâches en plastique pour construire des cabanes. Hélas, des camps officieux perdurent sur les terrains vagues et aux abords des gares routières.

Vue du synode national 2019 de l’EEAM, Casablanca, novembre 2019 (© EEAM)

 

L’EEAM ne peut pas assumer seule l’accompagnement des dizaines de milliers de malheureux qui arrivent chaque mois au Maroc. C’est pour cette raison que divers organismes allemands, américains et, bien sûr, l’Uépal en partenariat avec le Défap lui apportent leur soutien. L’Uépal en particulier soutient un programme de scolarisation des enfants de migrants, un programme d’aide d’urgence et un autre d’aide au retour pour ceux qui, désespérés, abandonnent leur projet de migration en cours de route. De cette manière, les Églises de France sont un peu aux côtés de celles et ceux à qui l’Europe ferme les portes de son territoire. C’est aussi une manière de se souvenir que le peuple de Dieu est appelé à être un peuple de nomades dans la Bible, un peuple «?d’étrangers et de voyageurs?» traversant des territoires qui ne lui appartiennent pas.

Valérie Thorin
Défap – Service protestant de mission

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