Noël, un pont culturel
Chaque année le service protestant de mission (Défap) accueille une dizaine de doctorants venant majoritairement d’Afrique en leur accordant des bourses de recherche en théologie. Ils sont invités à intégrer une Église locale en France, leur permettant ainsi de découvrir la vie ecclésiale en France et de vivre des moments significatifs notamment, quand leur calendrier le permet, pendant la période de Noël.
L’expérience de ces chercheurs, avec l’engouement autour de Noël, reflète une surprise. Leurs témoignages en révèlent quelques contrastes.
Un choc culturel
Ceux qui ont vécu ce temps de Noël en France sont souvent frappés par la précocité des décorations de Noël. Un doctorant en provenance de la République démocratique du Congo (RDC), arrivé en novembre dernier, a partagé son étonnement « Noël, début en novembre ? C’est étrange ». Il a ajouté que dans son pays, il serait impensable de voir des guirlandes et des sapins de Noël installés si tôt.
L’ampleur des marchés de Noël en France leur semble impressionnante. Un doctorant, arrivé à Strasbourg en 2019 pour poursuivre ses recherches à la faculté de théologie, a décrit des rues animées, ornées de stands colorés, de boutiques décorées et l’odeur envoûtante du vin chaud. « Nous sommes émerveillés par la ferveur des gens malgré le froid », a-t-il ajouté témoignant de la chaleur de l’atmosphère festive qui règne dans les villes françaises durant le temps de Noël.
Il semblerait en effet, en tout cas pour la RDC que c’est début décembre que s’organise la fête de Noël. Il n’y a pas autant de décors dans les magasins et les lieux publics comme c’est le cas en France et en Europe. Il n’y a pas autant d’engouement avant la dernière semaine et particulièrement le 24 décembre. Ce jour-là, les marchés sont envahis, les gens se bousculent pour les achats de nourriture et autres cadeaux de Noël.
Un Noël solidaire et non pas solitaire
Le poids économique et commercial de Noël en France est aussi un sujet d’étonnement. Noël est perçu avant tout comme une fête commerciale par nos visiteurs. Ils notent que, pour certains, surtout ceux qui se retrouvent isolés, cette période peut devenir une source de tristesse et de solitude plutôt que de joie collective. C’est pourquoi le Défap a mis en place un accompagnement pastoral des boursiers. En offrant ce soutien et en organisant des rencontres, le Défap s’assure que personne ne passe un Noël solitaire. Cette initiative est très importante dans un contexte où la solitude peut être amplifiée par l’éloignement géographique et culturel.
D’un point de vue liturgique, l’étonnement vient de la priorité donnée à la veillée de Noël par rapport au jour de Noël lui-même : « Chez nous, la grande fête de Noël a lieu le 25 décembre alors qu’en France nous constatons que la vraie fête de Noël c’est la veille au soir. La veillée de Noël semble plus importante que le culte de Noël pendant lequel l’Église est moins fréquentée. C’est étonnant ».
Il est intéressant de noter que, malgré ces différences, Noël reste universellement une fête de générosité, de partage et de solidarité. Que ce soit en France, en RDC ou ailleurs, les familles et les communautés ecclésiales s’efforcent de veiller sur les plus démunis. Des collectes de jouets, des repas partagés et des actions de solidarité se multiplient, permettant à chacun de participer à cette dynamique de partage enseignée par le Christ. Partout, le constatent nos boursiers, les Églises et les associations diaconales organisent des événements qui rassemblent les gens autour de ces valeurs.
Les enfants à l’honneur
Les enfants sont à l’honneur par-delà des frontières. En France, les familles se réunissent pour échanger des cadeaux en particulier et surtout avec les enfants. Pour ce qui est de chez eux, nos boursiers témoignent que les parents s’efforcent d’offrir à leurs enfants de nouveaux vêtements et un repas festif.
Actuellement, le Défap accueille des chercheurs à Paris et à Montpellier leur offrant une occasion unique de vivre un Noël à la française. Pour ceux qui souhaitent enrichir leur expérience de cette fête, pourquoi ne pas envisager d’accueillir un chercheur chez soi ou dans son Église ? Cela pourrait être une belle manière de partager Noël tout en tissant des liens interculturels. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter le Défap.
Ainsi, Noël serait non seulement une fête et une célébration du Seigneur, mais aussi un véritable pont entre les cultures, permettant la rencontre et à chacun de découvrir et d’apprécier les richesses des traditions d’autrui.