Pour nous engager contre les injustices climatiques, intensifions notre action !
Le 20 mars 2023 s’est tenue une conférence organisée par le réseau Bible et Création sur l’annonce de l’espérance chrétienne face à l’éco-anxiété ressentie par un nombre croissant de personnes, notamment de jeunes.
Une enquête internationale conduite auprès de 10 000 jeunes a récemment mis en évidence une très grande inquiétude de cette classe d’âge face à la crise climatique, qui se traduit chez plus de la moitié d’entre eux par un sentiment de colère, de culpabilité et/ou d’impuissance. Baptisé « éco-anxiété » ou « solastalgie », ce sentiment n’est pas considéré comme une pathologie mais comme une réaction saine et légitime témoignant d’une conscience environnementale et d’une empathie pour le vivant. Cependant ces émotions fortes peuvent susciter une réelle souffrance chez les personnes concernées.
Cette éco-anxiété, ont remarqué les intervenantes (Dr Laelia Benoit, pédopsychiatre, chercheuse à l’Inserm et à l’Université de Yale et Sr Hélène Noisette, ingénieure agronome et sœur auxiliatrice), est parfaitement normale et même saine face à la réalité de la crise écologique et climatique.
Les conférences ont été suivies d’un débat sur la question « avons-nous des leviers spirituels face à l’éco-anxiété ? » avec les participants et notamment les membres du réseau Bible et Créationde l’EPUdF. Ce réseau rassemble depuis 2009 des membres d’Eglise pouvant être aussi bien théologiens, militants, scientifiques ou universitaires qui cherchent à examiner la menace de mort qui frappe notre bien commun, la création, à la lumière de leur foi chrétienne.
Intensifions notre action !
En effet, ce même 20 mars a été publié le 6e rapport de synthèse du GIEC : il pointe que la décennie 2011-2020 a été la plus chaude depuis 125 000 ans. Le réchauffement lié à l’activité humaine est déjà de +1,1° C ; il atteindra +1,5° C dès le début des années 2030, entraînant de très graves conséquences pour la planète et ses habitants. Aujourd’hui, plus de 3 milliards de nos prochains vivent déjà dans des zones soumises aux effets de ces changements et sont exposés à une surmortalité climatique 15 fois supérieure à celle de l’Europe, ce qui est profondément injuste car ils ne sont pas responsables de cette situation.
Changer notre consommation
Nous pouvons néanmoins encore empêcher que le réchauffement dépasse +2° C : la croissance des émissions mondiales de gaz à effet de serre ralentit significativement. Encouragés par ces résultats, nous devons intensifier notre action pour réussir à les réduire dès 2025, et pas seulement ralentir leur augmentation ! Les efforts à faire portent principalement sur la compression radicale de notre consommation d’énergie, l’utilisation d’énergies bas carbone pour nos besoins incompressibles, nos choix d’achats et la transformation de nos systèmes alimentaires.
Ces efforts relèvent des États, des industries, mais aussi de chacun d’entre nous. Un guide pour la sobriété énergétique dans les bâtiments d’Église est ainsi en cours de publication, pour que les paroisses et Églises locales puissent prendre toute leur part à la conversion écologique à laquelle nous appelle notre responsabilité de chrétiens envers la Création et les enfants de Dieu, menacés par la crise climatique.
En savoir plus
Dans sa décision de 2021 sur l’écologie, le Synode national de l’EPUdF a souligné la nécessité de «l’accompagnement des peurs nouvelles qui naissent de la crise écologique et de la proclamation d’une confiance originelle en un Dieu qui demeure ‘avec nous’ malgré tout et malgré nous »