Communauté de Pomeyrol

Rendez-vous à « la Transfiguration »

01 juin 2019

Chaque été, début août à Saint-Étienne du Grès (13), se vit une rencontre œcuménique originale.

Depuis plusieurs décennies, la communauté des sœurs de Pomeyrol accueille des rencontres dites « de la Transfiguration ». Du 1er au 6 août, protestants et orthodoxes, rejoints par les catholiques, cheminent ensemble jusqu’à la grande célébration du 6, comme une montée sur le mont Thabor. Car chez nos frères et sœurs orthodoxes, la Transfiguration est l’une des principales fêtes chrétiennes (Marc 9.2-10 et parallèles). Jésus est transfiguré sur le mont Thabor ; nimbé de la « lumière incréée », il révèle sa divinité. Il apparaît comme celui qui accomplit la loi et les prophètes en conversant avec Moïse et Élie.

 

Pour une pensée orthodoxe plus audible

Dans l’après-guerre, les théologiens orthodoxes (Paul Evdokimov, Vladimir Lossky et d’autres, issus des migrations russes, ou encore Olivier Clément) avaient commencé à faire résonner leur pensée et leur spiritualité dans des catégories plus audibles pour les « Occidentaux ». Le mouvement œcuménique, auquel protestants, anglicans et orthodoxes se sont très tôt associés, prenait alors de l’ampleur. Orthodoxes et protestants ont ainsi tissé des liens étroits en France, le contenu des dialogues de cette époque en témoigne. Et comment ne pas citer ici la figure du père Cyrille Argenti…

La chapelle St Gabriel accueille la célébration de la Transfiguration

(© wikipedia)

 

Vivre les célébrations des uns et des autres

Se retrouvent donc à Pomeyrol, dans le chant des cigales, les « anciens » de cette aventure. Ils se sont peu à peu enrichis de jeunes - célibataires, couples et familles - en partie issus des « sessions œcuméniques de Nîmes » organisées dans les années 2000 pour les étudiants de diverses confessions. Occasion de retrouvailles ? Vacances spirituelles mêlant clans familiaux et liens d’amitié ? C’est parfois sur trois générations que jeunes et moins jeunes réfléchissent sur le thème choisi, apprennent « tropaire », « kondakion » et antiennes à quatre voix pour la célébration finale, prient avec les sœurs matin, midi et soir, partagent repas et apéros, jouent avec les enfants, parlent, beaucoup, de leurs différences et découvertes mutuelles… Jusqu’à participer, sans confusion ni transgression, aux célébrations des uns et des autres. « Transfiguré sur la montagne, Christ notre Dieu… » Le joyeux tropaire reste longtemps dans les mémoires !

Gill Daudé
pasteur à Aix-en-Provence

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