Retour sur une aventure architecturale et spirituelle
La paroisse de Clermont-Auvergne a fêté en septembre et octobre les 50 ans de la construction du temple de la rue Marmontel. Plusieurs facettes de ce bâtiment innovant participent aujourd’hui au témoignage de l’Évangile.
Le 17 septembre, Marc Rolinet, architecte à Paris et à Genève, concepteur de plusieurs lieux de culte, a présenté ses réalisations. Il a expliqué comment formes et matériaux contribuent par leurs caractéristiques propres à exprimer le sens du sacré, dans un langage compréhensible par tous. Il s’est émerveillé d’ailleurs de voir le temple clermontois correspondre à des codes très modernes de conception. En matière de construction, les paroisses sont invitées à l’audace. Les subventions sont devenues rares. Chaque paroisse devrait mettre de côté 2 à 3 % de son budget par an en prévision des grosses dépenses de bâtiment.
Plongée dans les années 1960
Une exposition sur les 50 ans du temple a permis de retracer les étapes de la construction, les nombreuses difficultés rencontrées et surmontées, d’expliquer les symboles qui s’y trouvent. Les pasteurs qui s’y sont succédé depuis Alphonse Maillot ont chacun témoigné de la richesse et des limites du lieu. Le vernissage et un déjeuner-concert furent l’occasion de remercier les « anciens » et paroissiens qui en furent les acteurs, d’admirer l’effort considérable que cette construction a représenté, et aussi de redire l’importance pour aujourd’hui d’un lieu beau, ouvert, multifonctionnel, expressif, visible au cœur de la ville.
Les années 60, années de la construction du temple, furent aussi celles d’un contexte social particulier, qui fut évoqué lors d’une conférence-concert animée par Julien Bitoun et Anna Aublet. Un parcours dans la musique américaine rock et pop des années 60, qui a montré avec finesse comment l’évolution musicale a porté et fut portée par de grands mouvements de contestation sociale.
Un bâtiment pour entrer dans la spiritualité
Le temple porte sur sa façade le nom d’« Église réformée de la Résurrection ». Une appellation peu commune, qui exprime en quelques mots la foi dont le bâtiment veut témoigner. Michael Langlois, maître de Conférences à l’Université de Strasbourg, a traité de « la résurrection face à l’histoire ». L’historicité de la Résurrection a fait débat dès les premiers siècles. L’apôtre Paul lui-même s’en fait écho en s’affirmant prêt à mourir pour défendre la foi en la Résurrection. Aucune preuve historique ne peut prouver la Résurrection. Pourtant, de toutes les sources archéologiques et textuelles aujourd’hui connues, l’historien retire la conviction qu’il s’est passé quelque chose d’extraordinaire, suffisamment fort pour donner crédit aux témoignages des premiers chrétiens.
Les festivités se sont closes par un regard vers l’avenir : « L’Église qui croit, l’Église qui croît ». Comment être témoins de Jésus-Christ et agir pour que son Évangile soit reçu de nos contemporains, de telle sorte que croisse la communauté ? Gilles Boucomont, pasteur de l’Église protestante unie, a fait part de son témoignage.