Sète Le Lazaret, 4-6 novembre 2016
Pour parler de ce Synode, je reviens en arrière quelques instants en citant le livre de Laurent Gagnebin et Raphaël Picon Le protestantisme, la foi insoumise. « Le fait que les pasteurs n'aient pas un pouvoir religieux particulier et que les décisions concernant toute la vie ecclésiastique soient prises par le vote d'assemblées plurielles et régulièrement élues a donné une liberté de recherche, tant doctrinale que morale à ses penseurs et théologiens ». Et résonne encore en moi cette parole de l'un de ces auteurs, « tous théologiens ». Ce Synode fut donc une occasion vraie et sincère de cheminer ensemble dans l'espérance de servir Celui qui un jour nous a relevés avec les qualités qui caractérisent notre Église protestante unie et ses Synodes.
Un débat profond
Et comme notre cœur veut à nouveau vivre cet éveil à la vie, ce Synode, à son image, a été service et bienveillance. Nourri par des méditations profondes et bouleversantes de notre aumônier du Synode, le professeur Céline Röhmer, la Parole nous a pris de cours et inspirés, j'en suis convaincu. La preuve en est le débat de fond que nous avons eu et des travaux de groupe où chacun a pris le temps et le plaisir de parler, échanger, communiquer ce qui fait son chemin de foi et ce qui fait Église. Mais encore, rien n'a entaché la patience et l'écoute des synodaux lors de chemins parfois complexes imposés par notre règlement, avec ses modifications d'emploi du temps et sa sémantique particulière. Ce temps synodal fut pour moi un signe d'une volonté de notre Église de suivre cet évangile qui nourrit notre témoignage vers le monde.
Nous sommes force de proposition
Cet évangile qui, en toile de fond, a aidé les synodaux à dépasser les incohérences méthodologiques qu'ont bravé courageusement nos rapporteurs régionaux, les pasteurs Corina Thomas et Philippe Privat. A l'écoute de nos refus et de nos convictions, nous avons cheminé ensemble pour faire remonter aux rapporteurs nationaux notre avis sur le texte qui nous a été proposé. Cela ne fut pas facile, mais nous avons tous pris très au sérieux cette délégation synodale pour dire du mieux possible comment orienter notre déclaration de foi. Force de proposition, nous avons fait remonter aux rapporteurs nationaux des avis qui témoignent là encore de convictions qui nous unissent avec le respect de notre pluralité. Vous pourrez le constater dans les cahiers post-synodaux que nous vous invitons à partager en Communauté.
Enfin je retiens le message du Président du Conseil Régional, Jean-Pierre Julian qui nous a rappelé que nous sommes une Église d'actualité, une Église qui est en marche et est appelée à témoigner de manière forte et concrète dans un monde en mouvement. Sans être à l'image du monde, nous sommes inscrits dans celui-ci et appelés à témoigner de ce qui nous meut. Joie et espérance sont pour moi les deux mots qui resteront après ce Synode, l'espérance que chaque communauté puisse dire au monde sa joie d'être et de vivre grâce à Dieu.