L’autre et moi – 12 –

Un effet miroir

02 janvier 2021

L’auteure de ce texte a souhaité proposer une réflexion qui réponde à d’autres contributions parues dans cette page...

« L’autre et moi », cela veut dire pour moi entrer en résonance avec l’autre, avec le monde. Répondant à ce besoin, je souhaite reprendre des éléments clés qui me parlent dans les textes qui ont été publiés sous ce titre.

 

L’humanité n’est pas une agglomération de bêtes, comme les reptiles regroupés sur une falaise pour prendre le soleil, chacun pour soi. Je pense que Dieu, en ajoutant l’être humain et en nous envoyant son fils, Jésus-Christ, voulait et surtout veut beaucoup plus : il a semé en nous la compétence d’entrer en relation, de vivre au-delà du survivre, autrement dit, il nous permet de voir dans l’Autre Sa présence. D’où la recommandation « aime ton prochain comme toi-même », puisque c’est la semence du Christ en chaque être qui fait corps.

À Cervioni, l’autre côté de la mer… (© SHC)

 

L’enfer ou l’amour

Alors je me souviens aussi très bien de la fameuse exclamation de Sartre, apprise en cours de français : « l’enfer, c’est les autres ». Mais ce même monsieur a dit aussi quelque chose du style : « si on se sent seul quand on est tout seul, on est mal accompagné » ! Et là je vois un rapport fondamental : ma relation à l’autre peut aller de moi - A - à l’autre - B -,  mais aussi, ou plutôt surtout, dans le sens inverse. Martin Buber parle de « Je et tu ». C’est justement l’effet miroir de l’autre envers moi qui fait que c’est l’enfer, ou bien l’Amour, plus spécialement encore l’Amour absolu, Son Amour. Transmis par l’humain, cet Amour peut difficilement exister sans retour d’un autre humain ! Autrement dit, cet échange est soit un simple aller-retour entre deux egos et à ce niveau l’autre peut devenir l’enfer, soit un aller-retour de l’Esprit et là c’est Jésus-Christ qui nous parle. Je me sens aimé et j’aime à mon tour. Dans notre monde actuel, c’est dans le meilleur des cas souvent un « mix » des deux.

 

Un juste retour

Conclusion : chaque expérience nous enrichit sur le chemin. Il n’y a pas nécessité de la juger bonne ou mauvaise, mais simplement d’écouter notre besoin d’être aimé et d’essayer de rendre un juste retour, et surtout d’être initiateur du juste retour - un timbre offert à quelqu'un qui n’a pas assez d’argent pour en acheter ou un sourire adressé à un inconnu, comme nous le racontait Annick Mer dans « Les autres et nous » (numéro d’avril).

 

Le bonheur et l’amour, ce n’est pas d’envier l’autre, c’est le fait de trouver cela au plus profond de moi-même, dans mon jardin intérieur. Grâce à l’autre, Grâce à Toi, Très haut ici très bas.

Sigrid Hansen-Catania
présidente du CP de l’EPU de Corse

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