Témoignage

Une petite fille très attendue

31 octobre 2019

Cette belle aventure, aux débuts difficiles, offre un exemple d’adoption où les cultures s’entremêlent, différemment.

Stéphane-Joël et Hanitra, jeune couple malgache, vivent en région parisienne depuis environ une vingtaine d’années. Ils ont fait des études, mais exercent des emplois modestes. Habitués du culte de l’Église protestante unie, ils ont une vie spirituelle forte – lui est catholique, elle protestante.

Marie-Luce, heureuse dans ses deux cultures (© JR)

 

Seule vraie ombre au tableau : ils n’avaient pas d’enfant. Il y a quelques années, ils font le projet d’adopter et rencontrent au pays une femme en difficulté qui n’envisageait pas de garder son bébé. L’agrément pour l’adoption leur est donné, dans les deux pays. Mais la petite fille, qui ne peut encore quitter le territoire, est placée dans la famille d’Hanitra. Pendant plus de deux ans, ses parents adoptifs doivent lutter pour passer toutes sortes d’étapes administratives… sans verser de pots-de-vin. Et du côté français, il a fallu s’obstiner face à des interlocuteurs parfois contre-productifs. Combien de prières ! Combien de conversations par Skype avec ce bébé si lointain ! Combien d’allers-retours à Madagascar pour alimenter ce lien de parentalité ! Le 31 décembre 2015, enfin, Marie-Luce peut quitter l’île avec sa maman adoptive.

Véritable concentré de joie et d’énergie, Marie-Luce jongle avec les mots français et malgaches, développe ses talents artistiques et sportifs, brille en classe et parle avec Dieu. Elle découvre tout de la vie parisienne, mais célèbre aussi la fête nationale de Madagascar et cet été, le temps des vacances, elle a retrouvé les cousins de ses tout premiers pas.

 

Séverine Daudé
journal Échanges

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