Églises historiques et Églises de migration
Une rencontre de responsables de l’œcuménisme et des relations internationales et des responsables théologiques, organisée par la Conférence des Églises européennes (KEK), a eu lieu du 24 au 26 septembre à Kaunismiemi en Finlande.
Cette rencontre avait pour but de dresser un état des lieux des relations œcuméniques dans les différents pays d’Europe. Elle a également permis d’aborder la question du dialogue théologique entre les Églises « historiques » et les Églises issues de la migration. C’était une première pour la KEK d’organiser ainsi une rencontre entre les responsables de l’œcuménisme, des relations internationales et théologiques de ses Églises membres, fédérations et conférences d’Églises. Ensemble, autour d’un thème abordant les questions d’ecclésiologie et de mission, ils se sont principalement penchés sur la coopération œcuménique et la communion entre les Églises avec une certaine longévité historique en Europe ou dans certains pays, et les Églises dites de migration ou de minorité ethnique.
Changer de perspective
Évoquer ces questions à un niveau européen a permis de repenser le rapport des Églises à ces questions de migration. Alors que beaucoup d’Églises européennes sont aujourd’hui confrontées au déclin du nombre de leurs membres et à l’émergence, à côté d’elles, d’Églises nouvelles issue de migrations, pour d’autres, ce sont leurs propres membres qui migrent vers d’autres pays d’Europe ou plus loin. Face à ces mouvements de population, comment penser le lien avec la question de la communauté et de la construction de l’Église ? Comment penser aussi l’articulation, le plus souvent implicite, entre l’identité d’une Église et son enracinement culturel dans une société et un pays particulier ? Les observateurs de la rencontre interpellent dans leur rapport final : « Les Églises de migrants nous poussent à nous réinterroger sur ce que cela signifie pour nos propres Églises que d’être incarnées, universelles, et diverses. »
Cette rencontre a également ciblé la nécessité pour les Églises, toutes ensemble, à une échelle locale, aussi bien que nationale ou européenne, de travailler à une formation théologique qui soit véritablement œcuménique – en dialogue avec tous les autres : « rien de ce qu’on veut faire pour eux ne peut se faire sans eux. »