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Mobilisés pour accueillir le synode national

Grenoble

15 avril 2019

L’Église de Grenoble accueillera le Synode national de l’Église protestante unie de France pendant le week-end de l’Ascension, du 30 mai au 2 juin. L’enjeu va bien au-delà de l’accueil des 150 participants à ce synode et mobilise largement les membres de la communauté. C’est aussi l’occasion d’inscrire ce synode dans la forte dynamique œcuménique locale.

L’Église protestante à Grenoble est fortement marquée par l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et des décennies suivantes. Pendant les années de guerre, le pasteur Westphal a inscrit cette Église dans une résistance spirituelle au régime nazi, dans une région où la résistance armée des maquis était également forte. Après le conflit, de nombreux groupes engagés dans la société formaient alors le noyau de cette Église protestante : mouvements de scoutisme et mouvements de jeunes femmes, entre autres. Cet investissement dans la société s’est renforcé pendant les années 1960-1970, marquées par le pasteur Paul Keller pour qui la mission de l’Église était essentiellement envers ceux qui n’y étaient pas. Le Diaconat protestant de Grenoble a alors connu un fort développement et reste aujourd’hui encore un acteur majeur de la vie sociale de la ville, actif et reconnu par les différents acteurs associatifs et politiques.

Célébration de plein air lors de la rencontre annuelle au Col de Menée (© EPUG)

 

Une Église marquée par la diaconie…

Le Diaconat reste l’une des dominantes articulées au ministère de l’un des pasteurs de l’Église de Grenoble, ce qui reste une exception au sein de l’Église protestante unie où l’articulation entre le service (la diaconie) et la vie de l’Église n’est que très rarement aussi serrée. « Nous aurions aimé que la rédaction de la Constitution de l’Église protestante unie, adoptée en 2013, ou sa révision, qui est en cours et dont les textes seront discutés lors du Synode national de Grenoble, disent quelque chose sur le ministère diaconal dans notre Église. Mais c’est un article qui reste encore vide à ce jour… », souligne Philippe Sautter, président du Conseil presbytéral.

Halte à Mens pendant un rallye dans le Trièves (© EPUG)

 

… et par l’œcuménisme

Un autre axe fort de la vie de l’Église de Grenoble et que le Synode national expérimentera concrètement par les lieux où seront accueillis les délégués synodaux, c’est l’œcuménisme. C’est, en effet, dans les locaux du Centre œcuménique Saint-Marc que se tiendront les séances synodales, un centre qui fêtait ses 50 ans l’année dernière. C’est à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver de 1968 qu’était inauguré ce centre, projet et propriété conjointe de trois Églises chrétiennes qui en assument la gestion par le biais d’une association commune : l’Église protestante unie de France, l’Église catholique et l’Église anglicane. Philippe Sautter pense que cet hébergement par le Centre Saint-Marc sera un signe fort de ce synode : « Lorsque nous nous sommes portés candidats pour accueillir le Synode, nous ne nous étions pas rendu compte à quel point la ville de Grenoble manque de salles de taille moyenne. À part le centre des Congrès, surdimensionné pour nos besoins et nos moyens financiers, nous ne trouvions pas de lieux en capacité d’accueillir ce synode. C’est alors que nous avons pensé au Centre Saint-Marc, et cette proposition a été très bien reçue, tant du côté du Conseil national de notre Église que de nos partenaires catholiques et anglicans locaux, qui ont accepté de nous laisser l’entière disposition des locaux pour les quatre jours du synode, ainsi que les jours avant et après pour la mise en place. » Philippe et le pasteur Joël Geiser donneront d’ailleurs une conférence au Centre Saint-Marc, quelques jours avant le Synode, pour parler de la question de la synodalité dans le cadre des échanges œcuméniques des lieux.

Ombres chinoises lors de la fête de Noël 2018 (© EPUG)

 

La question du témoignage au cœur des préoccupations

En dépit de ces engagements associatifs nombreux, ainsi que dans des lieux de dialogue, l’Église de Grenoble connaît ces dernières années une certaine érosion dont elle avait semblé être épargnée pendant quelques années au regard d’autres communautés alentour. « Le projet de vie que nous avons travaillé dernièrement effectue un recentrage sur le culte, comme lieu de la vie communautaire et le témoignage, autour de trois mots d’ordre : édifier, témoigner, accueillir. Notre assemblée générale du mois de mars devrait avoir accepté l’abandon des dominantes pastorales pour recentrer chacun de nos pasteurs sur la vie communautaire, culte et enseignement des enfants. Chacun pouvant ensuite s’investir ponctuellement sur des projets à court ou moyen terme. »

 

Le synode, lieu d’investissement et de partage

Le projet de l’accueil de ce Synode national a en tout cas joué un véritable rôle de catalyseur dans la vie communautaire locale. Une cinquantaine de personnes est déjà opérationnelle pour tout mettre en œuvre pour cet accueil (logistique, organisation de l’accueil, des pauses, etc.), sans compter les accueillants qui hébergeront les 150 participants. « C’est formidable aussi pour une Église locale de vivre concrètement cette articulation entre sa vie locale et cette dimension synodale. Et Grenoble n’avait pas accueilli de Synode national depuis 1948 : c’est un véritable événement, qui prend d’ailleurs une dimension consistoriale. Voiron et Mens ont choisi de supprimer leur culte du dimanche pour rejoindre le culte synodal, et chacune de ces Églises a proposé de prendre en charge l’organisation des pauses pour l’une des journées du synode. Cela crée une véritable dynamique pour nous tous ! »

Gérald Machabert
rédacteur en chef de Réveil

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