Montpellier

À Montpellier, Les dialogues de Maguelone

28 février 2023

Les Dialogues de Maguelone, initiés et animés par le pasteur James Woody, portent sur la liberté.

Ariane Chemin, grand reporter au Monde, échangea sur la liberté de la presse, Numa Hambursin, directeur du Mo.Co (Montpellier), sur la liberté artistique, et Chems-Eddine Hafiz, recteur depuis 2020 de la Grande Mosquée de Paris, sur la liberté religieuse, ce 26 janvier 2023.

James Woody a l’obsession heureuse des « dialogues pour réfléchir par grâce seule, pour atteindre à deux un degré supérieur de vérité ». La question : « est-ce que les musulmans se sentent libres d’être croyants aujourd’hui ? » appela une réponse sur le constat de la méconnaissance de l’islam, dont les Français n’auraient que des clichés. À qui la faute ? Aux musulmans eux-mêmes, répond le recteur. L’islam est présenté aux non musulmans comme un amalgame entre l’immigration, le terrorisme et le Coran. Les jeunes musulmans français connaissent peu leur religion.

Chems-Eddine Hafiz, recteur de la mosquée de Paris, a dialogué avec le pasteur James Woody (© DR)

 

La liberté d’expression

Pour revenir à la question de la liberté religieuse, celle du prêche musulman est totale. Le recteur ne contrôle pas la parole des imams des lieux du culte musulman français. Le pasteur fait toutefois remarquer au recteur qu’il a engagé trois procédures judiciaires. La liberté d’expression est fondamentale, mais il y a des limites, que sont l’injure, la diffamation et l’incitation à la haine, reprend C.-E. Hafiz, qui a déclaré le 28 décembre 2022 intenter un procès à Michel Houellebecq pour « des propos très graves sur les musulmans de France » dans Front Populaire, la revue de Michel Onfray. Ce 6 janvier, M. H. a accepté d'amender ses propos initiaux. Le recteur a suspendu le dépôt de sa plainte.

 

La recherche théologique

L'islam questionne tout en étant dans un monothéisme pur et dur. L’islam peut-il s'intégrer dans une société occidentale ? Oui.  Et la place de la femme ? Je revendique un islam pour tous, mais il n’y a pas de lieu où une femme dirige un groupe de prière mixte. Et la femme voilée ? C’est un cliché de la femme soumise. La loi est-elle un chemin de liberté ? Oui, et quand nous sommes dans cette relation verticale, nous sommes sous la bénédiction de Dieu.

Guylène Dubois
AEFP Sète et Bassin de Thau

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