Comment la bienveillance est-elle présente dans l’Éducation nationale ?
Toutes deux sont professeures dans un collège public à forte proportion d’élèves issus de milieux défavorisés, mais où la mixité scolaire reste de mise. Leur métier : transmettre des connaissances, éduquer, permettre à chacun de s’insérer dans un vivre ensemble.
Éducation nationale
Deux professeures parlent de bienveillance
– La bienveillance s’est imposée progressivement. Elle a remplacé un système à l’intérieur duquel les relations, les notations étaient carrées et décourageantes. Cependant, le métier d’enseignant nécessite une énergie folle pour créer les conditions les meilleures d’un enseignement de qualité. Nous devons sans cesse trouver le juste équilibre entre exigence et bienveillance, sans jamais tomber dans la démagogie du moindre effort. La bienveillance, c’est aussi une nécessité collective qui touche tous les acteurs de l’école, hiérarchie et collègues… La bienveillance exige le respect.
Est-ce de la bienveillance que de renoncer aux notes ?
– Les notes sont un thermomètre. D’autres systèmes d’évaluation, par exemple à base de couleurs, de compétences, sont séduisants ; mais ils sont compliqués à appliquer et restent difficilement lisibles pour les enseignants et a fortiori pour les parents.
Peut-on considérer que (l’excès de) la bienveillance a entraîné une baisse de niveau ?
– Ce n’est pas de la bienveillance que de laisser arriver au collège des élèves s’ils ont un niveau très, voire trop faible, en langage, compréhension, lecture… Mais il faut parfois baisser ses exigences dans certains domaines de peur de pénaliser : les copies illisibles ou mal présentées, les retards dans les apprentissages et les devoirs…
Nous sommes conscientes de jouer un rôle en première ligne des fractures de la société, mais le plaisir de transmettre est intact.