D'une rive à l'autre de la Méditerranée : Une prière pour la paix

01 mai 2024

Gaza : de cette langue de sable étriquée au bord de la Méditerranée, un cri de détresse sortant du chaos déchire les flots.

Nous étions une quarantaine de chrétiens, ce samedi 6 avril 2024, pour une marche silencieuse en faveur de la paix en Israël-Palestine : protestants et catholiques venus de Nîmes, Montpellier, Béziers, Narbonne et plusieurs villages environnants. Quelques associations étaient également représentées : ACAT, CCFD Terre Solidaire, CIMADE, Secours Catholique, Pax Christi, Chrétiens de la Méditerranée, Les Amis de Sabeel France.

Après avoir dépassé la cathédrale de Villeneuve-les-Maguelone, traversé la passerelle du Pilou où la marche a démarré, nous sommes arrivés sur la plage :  le bord de mer nous a ouvert ses bras pour une première étape de 8 km jusqu'aux Aresquiers. La deuxième étape (8 km supplémentaires) s'est déroulée en direction de la gare SNCF de Frontignan le long des étangs et des salines. Les magnifiques flamants roses qui nous ont accompagnés et émerveillés tout le long par leur vol somptueux nous ont rappelé que Gaza a longtemps été une étape de leur migration.

 

Pourquoi cette marche au bord de mer ?

C'est un acte symbolique pour faire écho au cri de détresse de nos frères et sœurs chrétiens Palestiniens. Ils nous demandent de prier pour eux depuis des décennies, et plus fort encore à Gaza depuis le 7 octobre, entraînés malgré eux dans une spirale militaire de vengeance, de destruction et de mort qui semble ne pas avoir de fin. Comment ne pas répondre à leur supplication ? Comment ne pas prier ouvertement pour un cessez le feu et un cessez la faim ?

 

Un appel qui mobilise

L'appel qui a accompagné cette marche silencieuse et qui a mobilisé ses participants rejoint le message envoyé par la pasteure Emmanuelle Seyboldt lors du Carême : « Après la sidération devant les attaques du Hamas, un silence s’est installé. Face à l’horreur, les mots sont faibles. Dans la prière, les larmes coulent, le désespoir s’exprime en gémissements que l’Esprit reçoit. Le silence s’est imposé tant il était difficile de parler sans être immédiatement accusé d’oublier, de nier l’autre ‘camp’, accusé d’être pro-ceci ou anti-cela. Mais le silence n’est plus tenable. Rien ne légitime de tuer des civils, d’affamer des civils, d’anéantir toute une population. Rien. Rien ne peut autoriser les représailles d’une armée régulière sur des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards qui ne sont pas des combattants. La vengeance n’est pas digne d’un Etat de droit. Israéliens et palestiniens ont le droit de vivre en paix et en sécurité, dans leur pays. La paix et la sécurité des uns dépendent de celle des autres. Elles ne peuvent être construites qu’ensemble, pour tous. En ce temps de Carême, c’est ma prière ardente : que Dieu transforme les cœurs de pierre en cœurs de chair et révèle à chacune, chacun, le visage de l’autre, frère, sœur en humanité. » [1]

 

[1] «Un Carême de larmes », mars 2024, d'E. Seyboldt, présidente du Conseil national de l'Église protestante unie de France.

Pierre Azémard, Alain Chapel, Jackie Bosc, Titia Es-SbantiI, Sophie Fantoni, Nathalie Pernice

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