François Krieger, aumônier aux armées
Il a été vingt ans durant pasteur de l’Église réformée évangélique en Cévennes ou sur Aix. Les marges de son ministère lui ont permis de goûter à l’univers des aumôneries des prisons et hôpitaux.
Et puis… il a sauté le pas, avec son épouse enseignante et ses deux fils, pour devenir « l’aumônier François », pasteur à plein temps au sein des forces françaises ! L’histoire familiale y est-elle pour quelque chose ? Ce descendant d’Alsaciens partis vers 1860 en Algérie comme pasteur, est né lui à Montpellier, du fait de l’histoire et de la guerre.
Un pasteur « sans troupeau »
Notre militaire d’active fait ses « premières armes » dans la Légion étrangère et les marins pompiers de Marseille, avant d’intégrer la « prestigieuse » marine à Toulon. Ce passage de la paroisse à l’aumônerie des armées est rude. Il faut du temps à ce pasteur désormais sans troupeau, pour habiter son nouveau ministère qui l’oblige sans cesse à susciter la rencontre, à parler avec discrétion, à partager d’intenses émotions. Ses missions officielles sont « le soutien spirituel, le soutien moral et l’aide au Commandement ». À côté des autres cultes, le protestant joue sa petite musique, valorisant l’accompagnement plus que les célébrations, l’écoute plus que le geste. Comme dans ce partage biblique qu’il anime sur Lyon.
Aumônier de zone à Lyon
Car notre homme est désormais « aumônier de zone », installé au quartier Général Frère de la capitale des Gaules, en charge du suivi de cette grande région militaire. Il découvre ses nouvelles tâches qui lui donnent une vision plus globale et le souci du recrutement de nouveaux aumôniers. Il apprécie l’oreille de ses supérieurs, toujours demandeurs d’un regard singulier, proche de la troupe.
Puisque son épouse n’a pu encore être mutée, il partage le sort des nombreux soldats mariés qui vivent comme « célibataire géo ». Cet hiver, il part d’ailleurs en OPEX ! Une mission au Tchad de plusieurs mois qu’il n’appréhende toutefois pas trop et où il pourra renforcer ses liens avec les orphelinats protestants présents. Invité au dernier synode de Vogüé, il témoignait : « Nous avons besoin de votre soutien dans la prière, de vos encouragements, pour ce ministère si particulier auprès des militaires. Nous voulons rester proches des Églises qui nous envoient et leur faire partager notre vécu. »
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En février 2023, nous avions rencontré l'aumônier Serge Martorana, qui avait eu la gentillesse de revenir sur ses années de ministère avant de prendre sa retraite.