Le prix du Jury œcuménique
Le festival du film a pu se dérouler normalement, cette année, et le Jury œcuménique décerner son prix. Une « fidèle » nous en livre quelques échos…
Après deux années perturbées par la pandémie, le Festival de Cannes, qui fête cette année son 75e anniversaire, s'est ouvert dans un contexte d'inquiétude pour l'avenir des salles de cinéma. En France, 7 mois de fermeture ont créé un désintérêt pour la projection en salle (environ 40 % d'entrées en moins d'après le CNC) au profit d'abonnements à des plateformes de vidéos à la demande, etc.
Le rôle des festivals
Cela fragilise particulièrement le cinéma d'auteurs. Heureusement que les festivals sont là pour révéler les œuvres récentes et le cinéma d'aujourd'hui et de demain ! À Cannes cette année, les festivaliers sont revenus : environ 40 000 accrédités de tous pays, sauf la Russie. Plus de cent films présentés en sélection officielle, dont 21 longs métrages en compétition, section dans laquelle seront remis la Palme d'or, le prix du Jury œcuménique...
Toutes les familles
Pour moi cette année, un thème est souvent revenu : la famille sous toutes ses formes - celle des liens du sang, celle par mariage, la famille recomposée, la famille d'adoption, celle qui se construit par les liens du cœur, ou de l'amitié, la famille avec tous ses échecs, ses rivalités, ses haines, mais aussi la famille avec les relations fortes qui unissent des personnes parfois très différentes, la famille par choix et pas par hérédité…
Famille, amitié, amour, beaucoup d'échecs et pourtant beaucoup d'espoir car cet amour plus fort que nos lois ou nos principes nous projette vers l'avenir. Et le cinéma nous aide à voir plus loin, plus profond, plus universel, à briser nos murs, nos rancunes et nos préjugés, pour voir l'autre, tout autre, comme un frère, une sœur et à vivre ensemble dans la paix.
« Si le cinéma peut changer le monde, alors le monde pourra peut-être changer. »
Wim Wenders, Cannes 2022
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Prix du Jury oecuménique 2022
Le Prix du Jury œcuménique a été attribué à Broker (Les bonnes étoiles) de Kore-Eda Hirokazu, Corée du Sud (compétition officielle).
Les motivations du Jury
« Quand un bébé est abandonné dans la “boîte à bébés” d’une église, deux hommes essayent tout d’abord de le vendre, les filles valant moins que les garçons ! Mais quand la mère revient, une tout autre histoire se déploie.
Le film montre de façon très intime comment une famille peut exister sans les liens du sang. Les vies et les âmes sont protégées dans un environnement sécurisant créé par trois adultes et un garçon orphelin autour du bébé, malgré le passé difficile vécu par les protagonistes. Tous doivent affronter leur culpabilité avec toute leur vulnérabilité. Lors d’une conversation touchante entre deux adultes - l’un a été abandonné à la naissance et l’autre a abandonné son enfant - se dessine une forme nouvelle de “pardon par procuration”. »
Les juré.e.s 2022
Waltraud Verlaguet (France), présidente ; Dietmar Adler (Allemagne) ; Praxedis Bouwman (Pays-Bas) ; Mariola Marczak (Pologne) ; Irina-Margaret Nistor (Roumanie) ; Monique Béguin (France).