Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Toujours au service des autres

Myriam Moyen

08 mars 2019

Myriam Moyen vient d’intégrer l’équipe de préparation du week-end régional Bible et famille, en Centre-Alpes-Rhône, avec son époux, Jean-François. C’est pour eux un pas de plus dans un engagement déjà riche au sein du corps de l’Église du Christ, du nord au sud du globe.

« Le week-end Bible et familles, c’est vraiment un lieu qu’on apprécie en famille. Après quatre ou cinq années en tant que participant, nous avons accepté cette année de nous y investir au sein de l’équipe d’organisation. C’est un lieu où chacun de nous, au sein de la famille, reçoit… Les enfants réclament chaque année d’y aller ! » Myriam, Jean-François et leurs trois enfants apprécient de pouvoir y partager des moments d’activités en Église et d’y retrouver un esprit qu’ils ont connu en Afrique du Sud. « En France, on a le sentiment que les choses sont fractionnées, en Église comme dans la société. Il y a peu de moments que nous pouvons vivre tous ensemble dans les activités d’Église, parents et enfants. »

Myriam (© Famille Moyen)

Une vision élargie d’un corps divers

Myriam est aujourd’hui aumônier des hôpitaux à Saint-Étienne, l’occasion pour elle de plonger dans un service fortement œcuménique et d’approfondir la découverte de la diversité du corps de l’Église dans les relations avec l’Église catholique. Référente régionale de l’aumônerie des établissements sanitaires et médico-sociaux pour la Fédération protestante de France (FPF), dans ce cadre, elle expérimente également cette diversité au sein de l’ensemble des Églises protestantes, membres de la FPF ou également en dehors de cette fédération.

« Mon verset de confirmation, tiré du chapitre 12 de la première Épître aux Corinthiens, évoque la diversité des membres du corps du Christ, dans l’Église. C’est vraiment un verset qui a accompagné ma vie et la découverte progressive de cette réalité. Au moment de ma confirmation, cette image du corps me renvoyait à la réalité de l’Église réformée de France (ERF) à Nantes et à la variété des membres qui la composait. Puis, avec les déménagements successifs, c’est devenu l’image de l’ERF elle-même que je découvrais en Métropole puis à la Réunion. Au cours des années que nous avons vécues en Afrique du Sud, c’est devenu l’image de toutes ces Églises que nous avons découvertes et fréquentées. Aujourd’hui, c’est dans cette dimension œcuménique que je vois ce corps d’une Église, riche de sa diversité. »

Myriam, Jean-François, Claire et Simon en Afrique du Sud en 2007 (© Famille Moyen)

 

Un cheminement et beaucoup de voyages !

Née dans une famille pastorale, Myriam n’a pas vécu de conversion à proprement parler, mais bien un cheminement où elle a découvert progressivement son propre chemin dans l’approfondissement de sa foi et de son engagement. L’été de ses 15 ans constitue sur ce chemin un jalon particulièrement important. Sollicitée par les organistes de l’Église de Nantes qui cherchent du renfort pour l’accompagnement musical des célébrations, elle se plonge durant l’été dans le déchiffrage du recueil de cantiques Arc-en-ciel, « du Psaume 1 au cantique 889 ! Tout en déchiffrant la musique de ces cantiques, j’ai également découvert leurs paroles et leur profondeur, la poésie de ces psaumes et cantiques. » Cela l’a probablement portée lorsqu’elle a envisagé ses études et son avenir professionnel. « J’avais envie de faire quelque chose qui soit au service des autres. J’ai tenté médecine en me disant que si j’échouais ce serait juste que ce n’était pas la voie à suivre, mais que je pourrais servir autrement. » Au terme de ses années d’externat à Clermont-Ferrand, elle rencontre Jean-François, juste avant que les années d’internat ne l’emmènent poursuivre ses études à Lille ! « En essayant de vivre ensemble, nous avons découvert nous aurions à déménager souvent… encore plus que je ne l’avais fait en tant qu’enfant de pasteur ! » De fait, ils vivront un an à Lyon, un an à la Réunion, un an à Nancy… avant de s’envoler pour l’Afrique du Sud.

 

Face à un paysage ecclésial différent

Jean-François qui vient de finir son doctorat en géologie ne trouve pas de poste en France, alors qu’il lui est offert un poste de post-doc à Stellenbosch dans les environs du Cap. 2003, c’est également la naissance de Claire, l’aînée de leurs trois enfants. Ce départ pour l’Afrique du Sud leur paraissait de nouveau devoir n’être que passager, mais il durera plus de six ans. Jean-François a obtenu un poste de lecturer à l’Université, et Myriam à son tour y trouve un poste en tant qu’assistante de recherche en physiologie et travaille entre autres autour des questions du Sida. Simon nait là-bas, avec un prénom soigneusement choisi parce qu’il existe dans toutes les langues.

 

Habitués aux déménagements, la question de l’Église ne s’était jamais véritablement posée pour Myriam et Jean-François ; l’ERF était une évidence. En Afrique du Sud, la situation est différente, avec un paysage ecclésial fort différent : « la seule Église qui comportait dans son nom l’adjectif “réformé” était la NGK, une Église afrikaanophone, jadis proche du gouvernement du temps de l’Apartheid ! » Pendant deux années, faute d’Église francophone à proximité, ils fréquentent alternativement une Église baptiste et une Église évangélique anglophones, Puis, au sein de la United Church (presbytérienne, congrégationnaliste et méthodiste), parents et enfants trouvent leurs repères : « au bout d’un peu de temps, nous avons été accueillis à travers un parcours pour les nouveaux venus, cinq à six rencontres en petit groupe avec le pasteur, avant un accueil officiel au cours du culte. »

 

Trouver le lieu qui correspond à ses convictions

Sarah naît à Saint-Étienne peu après le retour de la famille, Myriam avait par ailleurs choisi de prendre une année pour accompagner ce retour et la transition pour les enfants. Mais au terme de cette période, il lui est impossible de trouver un emploi en adéquation avec sa formation et les compétences qu’elle a acquises depuis son départ de France, par ailleurs, elle ne peut reprendre en tant que médecin généraliste sans un nouveau diplôme de mise à niveau… Au cours du repas paroissial qui suit l’annonce de cette nouvelle, le pasteur lui propose de l’accompagner lors de visites dans le cadre de l’aumônerie hospitalière. « D’abord dubitative, j’ai découvert que cela correspondait à mes convictions et aspirations : dans cette société individualiste, je pouvais être là pour faire du lien, dans cette société laïque, je pouvais laisser les gens s’exprimer sur leur foi et leurs questions face à la maladie, dans une société technicienne y compris dans la médecine, je pouvais être là pour remettre de la parole et des relations. »

 

 

 

En savoir plus

MYRIAM MOYEN

EN QUELQUES REPÈRES

 

1972 Naissance à Paris

1987 Été passé à déchiffrer le recueil de cantiques Arc-en-ciel

1990 Début de ses études de médecine à Clermont-Ferrand

1996 Rencontre de Jean-François à la chorale de la paroisse

2003 Départ pour Stellenbosch en Afrique du Sud

2010 Retour en France, arrivée à Saint-Étienne

2011 Première rencontre avec l’aumônerie des hôpitaux

2015 Référente régionale pour l’aumônerie des établissements sanitaires et médico-sociaux

 

Un service des Églises de la FPF

Le service d’aumônerie nationale hospitalière et médico-sociale est un service de la Fédération protestante de France (FPF). À ce titre, il a vocation à être facilitateur d’actions, de projets et de coordination pour les aumôneries hospitalières ou médico-sociales et fournit informations, aides administratives ou juridiques, ressources en projet, formations pour l’ensemble des aumôneries des établissements de santé qui dépendent de commissions locales d’aumônerie, portées par des équipes regroupant différentes Églises membres de la FPF.

La Commission de l’aumônerie des établissements médicaux et médico-sociaux dont fait partie Myriam, en tant que référente régionale, veille au respect de la Charte de la FPF avec les Églises engagées dans ces aumôneries. Elle favorise également les relations avec les autorités publiques et les directions de ces établissements.

Gérald Machabert
journal Réveil

Commentaires