Une cantate pour redire la foi

La Cantate du Jubilé, composée pour marquer l’année du 500^e anniversaire de la Réforme, s’inscrit dans une vieille tradition biblique : la musique au service de la théologie. Les psaumes en sont l’illustration dans l’Ancien Testament, comme le Psaume 150 : « Louez l’Éternel ! Louez-le au son de la trompette ! Louez-le avec le luth et la harpe !… » Le Nouveau Testament se fait, lui aussi, l’écho d’hymnes et de cantiques spirituels : « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur. » (Éphésiens 5.19)

Une première œcuménique

La première présentation au public de cette Cantate du Jubilé a eu lieu lors d’un grand concert, samedi 8 avril, dans une église catholique du Pays de Montbéliard, lieu d’écriture de la cantate. Une seule œuvre était interprétée ce soir-là, par environ 200 choristes venus de l’ensemble de la Région Est-Montbéliard de l’Église protestante unie de France, mais aussi de l’Église catholique et d’Églises mennonites : la Cantate du Jubilé de la Réformation. Soulignons ici la dimension œcuménique de ce projet, un rappel encourageant de la collaboration et un clin d’œil à la musique qui ne connaît pas de chapelles.

Entre tradition et actualité

Œuvre de Samuel Sandmeier, Béatrice Verry et Pascal Hubscher, cette composition contemporaine est inspirée de la structure du Petit catéchisme de Luther, des chorals luthériens et des psaumes huguenots modernisés. Comme dans le Petit catéchisme, il y a un dialogue sous la forme de questions-réponses sur les trois articles de la « Foi chrétienne » : Dieu le Père, Jésus-Christ le Fils unique et l’Esprit saint. Tandis que chez Luther ce sont les adultes qui posent les questions aux enfants, dans la cantate la démarche est inversée, car c’est le chœur d’enfants qui interroge les adultes. Les réponses actualisées sont données par un chœur d’hommes, de femmes ou le chœur mixte.

Une œuvre pour redire notre foi

Il y a dans cette cantate un double enjeu de témoignage et de transmission ainsi que le précisent les promoteurs de la cantate : « Il s’agit de s’adresser aux générations actuelles et de passer le flambeau aux générations futures en témoignant de notre foi par le chant, ainsi que le souhaitait Martin Luther ». En reprenant les éléments du Credo comme Luther il y a 500 ans, la Cantate du Jubilé de la Réformation, aux allures d’une catéchèse, reste une œuvre qui témoigne par la musique contemporaine de notre foi aujourd’hui. C’est par une louange de Martin Luther que se termine la cantate dans la joie et la reconnaissance !