Une plateforme pour la paix et la cohésion
Une conférence internationale « Dialogue interreligieux pour la paix, promouvant la coexistence pacifique et la citoyenneté commune » a rassemblé plus de 200 responsables religieux à Vienne, en Autriche, les 26 et 27 février. Au cours de cette conférence, 23 responsables du monde arabe, chrétiens et musulmans, ont lancé une plateforme de dialogue. À travers ce plan d’action, ils ouvrent la voie à la réparation des divisions créées par les extrémistes dans le monde arabe.
La plateforme sera la première du genre pour les responsables des communautés chrétiennes et musulmanes de la région, un espace où ils pourront coopérer pour promouvoir conjointement l’intérêt de toutes et tous dans la région. Les chefs religieux et les responsables politiques considèrent cette institution comme essentielle, l’absence d’une telle plateforme étant comme un obstacle à un dialogue durable entre les religions.
Une conférence pour la paix
Plus de 200 chefs religieux, responsables politiques, universitaires et représentants d’organisations internationales et de la société civile participaient à la conférence, notamment des responsables du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, de la Ligue islamique mondiale et de l’Église évangélique en Égypte. La conférence était organisée par le Centre de dialogue international (KAICIID) basé à Vienne et elle représente une étape importante dans son programme pour promouvoir la cohésion sociale et la coexistence pacifique dans le monde arabe.
La menace contre la dignité humaine
Dans son discours d’ouverture et de salutations, le patriarche œcuménique Bartholomée Ier a souligné cet effort historique et important. « C’est une joie extraordinaire pour nous d’être en présence de tant de travailleurs infatigables de la paix, qui ont voyagé jusqu’à Vienne pour prendre part, cette semaine, à cette conférence et agir face aux menaces grandissantes qui portent atteinte à la dignité humaine, à la compréhension, à l’ouverture et à la paix dans le monde d’aujourd’hui », a-t-il déclaré. « Que le travail que nous accomplissons ici porte du fruit en ces temps confus et difficiles de notre histoire ! »
Les droits des minorités bafoués
En dépit d’une lutte pour les droits humains depuis plusieurs décennies, de nombreux gouvernements dans le monde continuent d’adopter des lois discriminatoires et ont recours à la force pour réprimer et refuser la liberté de religion ou de conviction à leurs citoyens, a poursuivi Bartholomée Ier. « Au cours des dernières années, le pourcentage de pays présentant des niveaux élevés ou très élevés d’hostilité sociale contre des groupes religieux minoritaires a augmenté de manière régulière dans le monde entier », a-t-il poursuivi. « Les conditions dans de nombreuses régions du monde sont loin d’être idéales. »
Les religions au cœur des solutions
La contribution des religions pour surmonter cette crise d’ampleur mondiale est essentielle, a-t-il conclu. « L’amour dépasse les capacités humaines. C’est un don de Dieu », a-t-il précisé. « Par conséquent, nous croyons fermement qu’y parvenir exigera beaucoup plus que notre réaction spontanée humaine. Cela requiert beaucoup plus que notre simple volonté de suivre l’invitation de Dieu. Cela implique une réponse permanente et continue, un engagement par la foi, la prière et le combat spirituel ; en d’autres termes, par la religion. »
En savoir plus
[sources : Conseil œcuménique des Églises et KAICIID]
KAICIID est une organisation intergouvernementale qui s’est donné comme mandat de promouvoir le dialogue à une échelle mondiale et de résoudre les conflits par le biais de la compréhension mutuelle et de la coopération. Elle a été fondée conjointement par l’Autriche, l’Arabie saoudite et l’Espagne, qui composent, avec le Saint-Siège, le Conseil des parties de l’organisation. Ce dernier nomme entre autres le Bureau des directeurs, représentant les plus grandes familles religieuses mondiales.